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Grossesse : Conseils de Nutrition

Afin de garantir une grossesse et une croissance satisfaisante du fœtus, une attention particulière doit être apportée à l’alimentation de la femme avant, pendant, et après la grossesse.

Le déficit énergétique chronique chez la mère peut causer : des infections, une dystocie (accouchement pénible), une mortalité maternelle, un faible poids de naissance voire une mortalité néonatale et infantile.

La femme enceinte va subir des changements physiologiques qui vont nécessiter des apports nutritionnels et énergétiques supplémentaires.

Ainsi il faut répondre à :

  • Une augmentation du volume sanguin (il faudra être vigilant aux apports de fer à travers des aliments riches en fer ou une supplémentation)
  • Croissance des tissus maternels : utérus, glandes mammaires, tissus adipeux
  • Développement du fœtus : apport en protéines de bonne qualité, animales, peu grasses.
  • Perte des tissus maternels à la naissance : nécessité d’une réserve (qui servira aussi pour l’allaitement)
  • Préparation à la lactation : il faut des apports en lipides, calcium et vitamine D, constituants du lait maternel

Attention, s’il faut apporter plus d’énergie, il ne faut pas manger pour deux, mais manger deux fois mieux !

Les besoins en macronutriments 

Les glucides : l’apport en glucides est similaire à celui de la population générale, c’est-à-dire 50 à 55% de la ration calorique.

Toutefois l’apport en sucres rapides doit être de 10% au maximum, au profit de sucre d’index glycémique bas (légumineuse, riz, pâtes) pour éviter les malaises hypoglycémiques et la prise de poids excessive.

La constipation étant un problème fréquent rencontré par les femmes enceintes, l’apport de fibres (25 g/j) est encouragé !

Les protéines : L’apport en protéines doit être revu à la hausse comme suit :

  • 1,3 g/j au 1er trimestre
  • 6,1 g/j au 2ème trimestre
  • 10,7 g/j au 3ème trimestre

Les lipides : les apports doivent être identiques que pour la population générale c’est-à-dire 35 à 40% de la ration énergétique.

Une attention particulière devra être portée sur la qualité des lipides ingérés, en privilégiant une alimentation à base d’acide gras essentiels donc majoritairement de poisson et  d’huile végétale riche en oméga 3 (colza, soja). 

Les besoins en micronutriments 

Parmi les vitamines, certaines sont à surveiller pendant la grossesse :

-La vitamine D (liée à la prise de Calcium Ca2+ car elle favorise l’absorption du Ca2+ et sa fixation)

-La vitamine B9 ou folate

-La vitamine E, antioxydante

-La vitamine A mais attention car elle peut poser problème en cas d’excès car tératogène!
 De fait, il faut faire attention à ne pas supplémenter les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes en vitamine A. Une attention particulière aux crèmes anti vieillissement qui contiennent du rétinol. La vitamine A passe la barrière cutanée donc cela risque d’augmenter sa concentration sanguine. A noter que la valeur de vitamine A maximale est de 700µg équivalent rétinol par jour. On déconseille par ailleurs l’huile de foie de morue qui contient beaucoup de vitamine A. Et on fera attention aux complexes multivitaminés qui pourraient en avoir également !

Des déficiences en vitamines peuvent entraîner des malformations ou des menaces d’accouchement. Par exemple, une déficience en vitamine B9 peut entraîner une anomalie de fermeture du tube neural : spina bifida. C’est pour cela que la vitamine B9 est un élément très surveillé chez la femme en âge de procréer. 

Eléments nutritifs d’intérêt particulier

Nous allons voir en détail 5 éléments à surveiller particulièrement chez le famme enceinte : 

1- Les folates 

  • La fermeture du tube neural se fait au 14e jour de grossesse, ainsi il ne faut pas seulement se supplémenter au début de la grossesse mais aussi avant la grossesse!

Ainsi, la vitamine B9 est à prendre chez toute femme désirant concevoir.

  • Les folates interviennent beaucoup dans la synthèse des nucléosides au niveau cérébral.
  • L’ANC en vitamine B9 est de 400 µg / jour en prévention primaire. Mais il est beaucoup plus élevé, soit 5 mg/jour, pour les jeunes femmes particulièrement à risque de carence ou en fonction de certains antécédents médicaux.

Il peut être difficile d’obtenir les besoins quotidiens en vitamines car notre alimentation est très raffinée, par exemple on a enlevé le son du blé, qui précisément contient de la vitamine B9.

A noter : Une supplémentation en zinc Zn peut être proposée à hauteur de 20 mg/jour en complément de la supplémentation en folates parce que l’acide folique n’est pas présent tel quel dans l’alimentation, on le retrouve d’abord sous forme de polyglutamates. Ces derniers vont être transformés sous forme d’acide folique par une enzyme la Gamma Glutamyl hydrolase (GGH)  qui nécessite comme cofacteur le Zinc pour synthétiser l’acide folique.

Les aliments riches en folates :
-la levure de boulangerie et le foie
-on a ensuite la salade verte
-les légumes verts sont aussi riches en folates
-les céréales complètes en sont moyennement riche

2- Le Fer 

  • Le Fer est un élément essentiel et est nécessaire pour soutenir la croissance du fœtus et du placenta. 

Une réserve adéquate de fer constituée avant la grossesse combinée à de saines habitudes alimentaires fournira assez de fer pour répondre aux besoins accrus de la grossesse. Néanmoins, si les réserves de fer avant  grossesse restent insuffisantes, un supplément de fer durant les deuxième et troisième trimestres de la grossesse, toujours associé à une alimentation saine, est conseillé.

Parmi les aliments d’origine animale riches en fer, on retrouve la viande de bœuf ou de mouton, le foie ou encore les moules. Dans les denrées végétales qui apportent beaucoup de fer on retrouve le persil, les épinards ou encore le cacao (bonjour le chocolat !).  Attention, néanmoins le fer dit héminique qui se trouve dans les viandes,les volailles et les poissons est plus facilement assimilable contrairement au fer non héminique présent dans les légumes (pois chiches…), fruits et céréales.

Les conséquences de l’anémie maternelle :
Elles sont malheureusement nombreuses : décès maternel, moins de fer pour le fœtus, insuffisance pondérale à la naissance, mortalité néonatale, capacité physique diminuée et facultés cognitives diminuées. 

Les conséquences de l’anémie maternelle sont majeures. Aujourd’hui,  les besoins en fer chez une femme enceinte sont de 30 mg/ jour au 3e trimestre. 

Pour conclure sur le fer, attention particulière à certains facteurs qui inhibent l’absorption du fer non héminique, il s’agit du thé et du café (polyphénols), on lui conseillera donc d’espacer son thé ou son café une heure après le repas.

3- Le calcium et la vitamine D

  • Les femmes enceintes qui allaitent en ont besoin pour maintenir l’intégrité de leurs os et pour assurer le développement du squelette fœtal.

Or, chez de nombreuses femmes l’apport en calcium alimentaire est insuffisant car elles ne consomment pas assez de lait : consommer donc plus de produits laitiers tels que le yaourt ou le fromage où le calcium y est le mieux assimilable.
Les femmes dont les habitudes alimentaires ne leur permettent pas de satisfaire les besoins en calcium doivent être supplémentées.

 A ce jour, les ANC en Calcium sont de 1000 mg/jour.

  • Pour la vitamine D, il est nécessaire d’apporter :
    - 400 UI/jour à partir de la 12 SA (rappel : 40UI= 1µg)

-puis 1000 UI/jour au 3e trimestre
-Enfin, il est préférable de ne prendre qu'une seule prise de 100 000 UI au 3e trimestre. 

La vitamine D est une vitamine liposoluble, elle est donc stockée dans la matière grasse et joue le rôle de réserve.

4- AGE : Acides Gras Essentiels

Essentiels car ils ne sont pas synthétisés par notre corps, il faut qu’ils soient apportés par notre alimentation. 

Les ANC augmentent chez la femme enceinte :
-Oméga-6 passent de 8 à 10 g/ jour
-Oméga-3 passent de 2 à 2.2 g/jour.

Pour rappel, ce sont les précurseurs du DHA (acide docosahexaénoïque) et de l’AA (acide arachidonique), il est donc nécessaire que la futur maman ait un apport suffisant en ces précurseurs afin de pouvoir les synthétiser. 

A titre d’information, le DHA représente 25 % des lipides de la bicouche lipidique des cellules du cerveau, il est aussi présent dans la rétine.
D’ailleurs, 75% de la taille du cerveau est formée pendant la grossesse, les 25% restants se forment les 5 premières années après la naissance.
Des déficiences en ces acides gras dits essentiels peuvent potentiellement causer des troubles de l’intelligence chez l’enfant. 

Où les trouver dans l’alimentation? 

Les poissons et les fruits de mer sont les aliments qui apportent à la fois de l’Oméga-3 et du DHA.

Sur le tableau ci-dessous, on observe que pour avoir 1g d’EPA et de DHA par jour, il faut consommer 70 à 360g de thon frais, bien que le thon frais soit déconseillé chez la femme enceinte car il apporte un taux de mercure élevé, par contre, il est possible de consommer du thon en conserve car le procédé de fabrication élimine le mercure.

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